.......... OU LA CUISINE "A VISTO DE NAZ " (A VUE DE NEZ)

Parce que nos grands mères sont les Reines de la cuisine "réconfort",

parce que leurs civets et leurs gâteaux sont toujours les "meilleurs qu'on ait jamais mangés",

parce que leur cuisine a le goût de l'enfance,

parce que leur savoir faire remonte à la nuit des temps,

parce qu'elles sont les gardiennes de la tradition familiale.............

J'ai eu la chance d'avoir deux grands mères de caratères et d'origines très distinctes:

Mamie: Antoinette de son prénom, (je l'associais à Marie Antoinette et n'étais pas loin de penser qu'elle avait un lien de parenté avec la reine) qui se tenait toujours bien droite, ne disait jamais un mot plus haut que l'autre. La seule perosnne que j'ai jamais vu éplucher au couteau et à la fourchette tous ses fruits! Elle incarnait la classe!

Chez Mamie, la table était mise "en grand", avec une série de fourchettes à gauche et de couteaux à droite, les portes couteaux en cristal, les verres alignés dans l'ordre....C'est à elle que nous devons la cuisine "bourgeoise" qui a régalé nos fêtes de famille, et qu'elle a transmise à sa belle fille, notre mère. Je refais très souvent les pamplemousses aux crabes, l'accord le plus parfait pour moi de "sucré-salé" et ces gougères et timballes sont devenus des classiques de notre famille. Je crois qu'on lui doit aussi les fameuses rissoles.... Il fallait supplier Maman pour qu'elle nous en fasse, et quand elle disait enfin oui........c'était le bonheur!!! Mamie qui habitait une maison de maître, avec sa cour en gravier et chez qui, dès le seuil, flottaient des bonnes odeurs de pâtisserie.......madeleines, gaufres........une odeur de beurre et de sucre.........une odeur de dragée........

Mémé :Emilienne de son prénom, la Grand-mère dynamique du Sud Ouest qui nous coursait avec des orties et qui disait des gros mots en patois (Ben alors, moi quand je dis "m..." je me fais engueuler et elle, elle dit des trucs piiiiiiiiires : "couillon", hill de puto, macarew... j'en passe et des meilleures!) (non, je ne vous dirais pas ce que ça veut dire....c'est des gros mots!!) Elle vous abattait un lapin ou une poule sans sourciller....

Elle faisait une poule farcie ........rien que d'y penser à son farcis!!!

Chez Mémé la table était toujours gaie et bruyante. Elle n'était pas la dernière à plaisanter et j'aimais son sourire plein de malice. La maison fraîche, baignée de pénombre, sentait bon l'ail et le vin. J'ai le souvenir de ses goûters : un bol de vin coupé d'eau et sucré, dans lequel on faisait tremper des biscuits. Je me souviens aussi du lapin aux oignons, des oeufs mimosa........

Voici une de ses recettes dictée à sa fille Joséphine, ma très chère "vieille" tante comme j'aime l'appeler. Un morceau d'anthologie!

A lire, pour ceux qui croient encore que la cuisine est une science exacte et qui ne changeraient jamais un iota à une recette...........ce n'est, (est-ce besoin de le dire?) pas mon cas!

Ma tante me fait remarquer que le lait est au féminin en patois, c'est pourquoi ma grand-mère dit "la mettre sur le feu, la faire bouillir......."

(Jeannette est ma Maman... et aussi la voisine)

LA SEMOULE DE MEME

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